Le périmètre de valeur marchande (PVM), ou "Comment établir la valeur approximative de l'œuvre que j'ai en mains ou qui m'intéresse?"

 

Le contexte

 

Établir la juste valeur d'une œuvre d'art n'est pas chose facile. 

Pour certains, la simple idée de débourser $1 000 pour une œuvre d'art constitue un tourment indicible, sinon une insulte à l'intelligence.   À l'opposé, l'amateur d'art ou le néophyte est irrémédiablement convaincu de détenir "l'œuvre" ultime de l'artiste, la pièce unique dont la valeur monétaire est, par définition, illimitée.

Les critères de subjectivité prennent souvent le dessus ("J'aime cet artiste", "Tout ce qu'il fait est génial", etc.).

Comment réconcilier le tout?

Dans le cadre de négociations à intervenir entre collectionneurs et vendeurs, il est primordial de disposer de paramètres permettant d'identifier la valeur appréhendée de l’œuvre qui fait l’objet de négociation.  

C’est ce que nous appelons le « périmètre de valeur marchande », ou PVM.

Le PVM, en quoi consiste-t’il?

 

Il s’agit d’un indice précisant des valeurs minimales et optimales pour l’œuvre proposée à la négociation, et ce, bien sûr, toutes choses étant égales par ailleurs (période, médium, dimension, etc.), à l'exclusion de facteurs spécifiques tels la notoriété d'une œuvre en particulier ou ses qualités intrinsèques.  Voir pour plus de détails notre page "Principaux critères à considérer dans l'établissement de la valeur marchande d'une oeuvre"

Le PVM correspond, grosso modo, à la fourchette de prix (minimal-maximal) autour de laquelle pourrait se négocier une œuvre dans un marché ouvert sur une période donnée.  

Il ne s'agit donc pas d'une évaluation précise de l'œuvre en question.   Pour une évaluation plus spécifique, consulter notre rubrique "Les individus et firmes offrant des services d'évaluation de vos œuvres d'art" pour identifier les ressources appropriées.

À noter, de plus, que c'est une mesure de la demande potentielle actuelle sur le marché, non d'une demande future.

Comment l'établit-on? (exemple)

 

On utilise, pour l'établir, des données de marché.   Avant de fixer votre prix, il vous faut pouvoir répondre à la question suivante: combien est-on susceptible de demander pour une oeuvre comparable à la mienne ou à celle qui m'intéresse sur le marché actuellement?

Deux sources d'information vous sont disponibles pour évaluer ce prix:

  • Les résultats d'encan récents.

Les maisons d'enchères sérieuses publient les résultats de leurs ventes à l'encan.

Votre méthodologie pour établir votre PVM.

Nous constatons que le prix marteau moyen obtenu pour les huiles de tel artiste de telle période et dimension est de $10 000.  Nous savons que le vendeur, sur cette base, touchera environ $8 000 (prix "marteau", moins commission "vendeur" et frais divers) et que l’acheteur, lui, devra débourser environ $14 000 (commission "acheteur", plus taxes diverses).

Le prix gagnant se situera entre les deux, soit autour de $11 000.   À ce prix, l’un et l’autre auront conclu une transaction gagnante.   Le vendeur aura obtenu $3 000 de plus, l'acheteur aura payé $3 000 de moins.   Évidemment, ce calcul est exact lorsqu'il s'agit d'une transaction entre particuliers.

Vos données sources: les maisons d'enchères et les entreprises publiant les résultats d'encan.

  • Les prix demandés par les diffuseurs commerciaux (galeries d'art, galeries virtuelles, courtiers en art).

​De nombreuses galeries offrent à leur clientèle des œuvres du marché secondaire, souvent identifiées comme "artistes historiques".   Les prix affichés constitueront pour vous d'excellents indices de la cote actuelle d'un artiste donné pour des œuvres comparables à la vôtre.

À noter: les galeries fixent généralement le prix affiché sur la base d'une commission pouvant s'établir entre 40%-50% pour les œuvres qu'elles présentent, c'est-à-dire que le vendeur touchera au mieux 60% du montant obtenu lors de la vente.

Votre méthodologie pour établir votre PVM.

Par exemple et pour poursuivre avec l'exemple cité plus haut, une oeuvre vendue $12 000 coûtera à l'acquéreur $13 800 (prix de vente , plus les taxes).   Le vendeur touchera lui environ $7 200 ($12 000, moins commission de 40%).

Encore une fois, le prix gagnant se situera entre les deux, soit autour de $10 500.   À ce prix, l’un et l’autre auront conclu une transaction gagnante.   Le vendeur aura obtenu $3 300 de plus, l'acheteur aura payé $3 300 de moins.   Évidemment, ce calcul est exact lorsqu'il s'agit d'une transaction entre particuliers.

Vos données sources: les prix affichés par les diffuseurs commerciaux que vous obtiendrez en effectuant une recherche au nom de l'artiste sur l'une ou l'autre de nos consoles de recherche Google spécialisées.

En comparant les informations obtenues de ces deux sources et dans la mesure où elles se confortent mutuellement, vous pourrez établir votre indice, le périmètre de valeur marchande (PVM), comme se situant entre $9 000 et $12 000, soit +/- 15% de la valeur moyenne obtenue.

Pourquoi procéder ainsi?

 

L’objectif est de faire en sorte que les négociations collectionneurs-vendeurs soient couronnées de succès dans un cadre où l’un et l’autre en tirent des avantages.  La formule "gagnant-gagnant".  

Or, pour qu’il en soit ainsi, il faut que les uns et les autres aient une appréciation relativement similaire de la valeur de l’œuvre en négociation.

Malheureusement, et pour toutes sortes de bonnes raisons, les attentes des uns et des autres peuvent être fort divergentes, ce qui peut venir handicaper la négociation, sinon la compromettre totalement.

Par exemple, si le collectionneur s’attend à défrayer $6 000 pour l’œuvre convoitée et que le vendeur s’attend à en obtenir $20 000, il est clair que le fossé entre les deux est difficilement réconciliable. 

Le PVM ne constitue pas une mesure absolue.   Il ne peut tenir compte de la valeur intrinsèque de l’œuvre proposée et peut donc s’avérer impossible à préciser.   C’est le cas, entre autres, si le nombre de ventes récentes est nul ou non significatif, si fort peu d'oeuvres de l'artiste en question ont été proposées sur le marché secondaire ou si l’œuvre bénéficie d’une historicité ou de qualités particulières qui la rendent unique, donc difficile d’appréciation.

Le PVM est donc une mesure de compromis qui ne prétend pas à l’exactitude.

Évidemment, ceci exige des recherches minimales de la part des uns et des autres.

Et qui plus est, si vous n'êtes pas intéressé à effectuer vous même la recherche nécessaire, nous pouvons vous aider à établir le PVM, dans la mesure où faire se peut.